le nez dans le guidon

Pourtant je commençais l'année (scolaire) avec tout pleins de bonnes idées, résolutions, solutions, envies clairement énoncées et suffisamment explicitées pour ne pas à nouveau être débordée, me sentir perdue et le nez dans le guidon d'un quotidien qui s'affole là où je souhaiterais un calme serein...mais tout ceci était sans compter sur:
-un nouveau chef, donc des rythmes, des attentes, des marques, des fonctionnements différents et dans lesquels il faut retrouver les marques de mon job à moi.
-les rentrée de trois loulous pour lesquels il faut redire les règles de la maison d'une part mais aussi celles du collèges et du lycée tout en assurant, rassurant car parfois les consignes sont incompréhensibles pour leur mère aussi, que les potes ne sont plus dans la même classe, que le Bac de Français reste quand même prévu pour le mois de juin ce qui nous laisse pas moins de l'année scolaire pour stresser tranquille.
-des collègues avec lesquels je travaille avec plaisir, bonheur même, dans la construction de projets, de suivi particulier ou  pour une classe, avec réunions et tout le reste alors que nous ne savons pas encore ce que la nouvelle direction pense de tout ça car:" il faut voir, il faut lui laisser le temps de comprendre, de connaître, de prendre ses marques"; et d'autres collègues avec lesquels définitivement je pense ne pas parler la même langue, ne pas partager les mêmes idées sur les jeunes que nous encadrons, sur ce que nous pouvons leur apporter, sur ce que nous pouvons attendre d'eux aussi, et sur la vie d'une façon beaucoup plus vaste.
-un dos (le mien) qui a décidé de ne pas faire dans l'euphémisme et vu que j'en ais plein le dos, et bien lui a décidé de se bloquer...pas drôle, surtout avec un super chouette kiné qui en urgence me recevra le mois prochain...
-un adolescent d' appartement qui (il s'en mort encore les joues) part en goguette sur l'ordinateur maternel et en rapporte des chevaux de Troie (ça  y est, on  l'a plus!!) des malawares et autres virus qu'au bout de trois semaines je peux enfin retourner vadrouiller sur le web moi aussi...
donc, la rentrée a bien eu lieu, et déjà il me tarde que chacun (moi compris) trouve ses marques, que le quotidien me renvoie autre chose que l'image de celle qui explique, puis se fâche, puis interdit, que ce quotidien tranchant comme des couteaux de mots mal choisis fasse place à d'autres possibles, que nous nous retrouvions dans d'autres Je, que nous construisions nos jours et nos nuits sur un autre mode...
Mais comme d'hab'; les choses prendront leur place, ou au moins une place qui conviendra un temps avant qu'il soit nécessaire et indispensable de tout bouger à nouveau, cette ronde reprendra; mais après tout comme le dit la chanson: "on l'a bien voulu, tout est vivant ici", ce que la chanson ne dit pas c'est que des fois, c'est fatiguant...

Juste un petit mot sur l'ouvrage que je viens de fermer...à regret. Lacrimosa est un étonnant ouvrage: échange épistolaire entre deux mondes. De celui qui reste à celle qui a décidé de partir, et retour, il y a de l'amour -beaucoup- autant dans ce Vous d'affection et de retenue, dans ce désir de ré-inventer, de reconstruire que dans les tirs à vue sur le choix d'un mot, sur cette ré écriture justement, de cette fin de non recevoir qui doit permettre de vivre encore, qui doit forcer le détachement. Et sur chaque page, des mots, un style qui me touche, qui font trembler quelque chose d'enfoui et de joli. Pour ceux qui n'avait pas tenter Microfictions; il s'agit du même auteur c'est également une merveille d'écriture.

En parlant d'un quelque chose qui m'a touchée, qui m'a émue aux larmes, dans une semaine j'écouterais à Ambronay un concert de Accentus sous la direction de Laurence Equilbey ; du reste je vais écouter le CD en attendant...
pour la prochaine des avancées dans le tricot,  si si et en photos !